OLIVERDY VERSION 3.0
En six ans, ce centre de formation professionnelle continu s’est forgé une belle image de qualité auprès des techniciens du spectacle, a obtenu la certification Veritas et étendu à une vingtaine, le nombre des stages proposés en contrôle, simulation et réseau lumière et vidéo.
Le hic c’était le manque d’espace, et c’est au cœur de Voisin-le-Bretonneux qu’Olivier et Isabelle Dufresne proposent la version 3.0 d’Oliverdy, innovante et stimulante dans sa forme, avec toujours le souci de transmission d’un savoir de qualité sur le fond. Un rêve tangible qu’ils ont su concrétiser.
Le centre est maintenant réparti sur deux étages (bientôt trois). Au rez-de-chaussée, passé le SAS d’entrée, l’espace d’accueil donne le ton : chaleureux, vivant, un brin ludique et décontracté. Il donne accès à deux grandes salles de formation et au bureau de l’administration. Le premier étage, toujours en cours d’installation, constitue un troisième grand espace pour accueillir des stagiaires, une imprimante 3D mais également plusieurs petites salles, dont une appelée “l’incubateur de projets”.
La salle de formation située au deuxième étage avec les bureaux incubateurs juste derrière.
Les formations Oliverdy :
Cliquez sur les logos pour accéder aux détails de chaque formation :
Formations Lumière
Formations Vidéo
Formations CAO/DAO
Les nouveautés à venir
Au deuxième trimestre 2019 : une formation Chamsys, ainsi qu’une première formation réseau sur le son.
A l’été 2019, une formation spécialisée dans la maintenance des projecteurs asservis fera également son entrée dans le catalogue.
Le mode d’emploi d’Oliverdy 3.0
C’est justement dans la salle d’accueil, devant un petit café et près de la borne d’arcade que nous démarrons l’interview d’Olivier Dufresne, fondateur et dirigeant d’Oliverdy.
SLU : Une borne ça va faire un peu juste non ?
Olivier Dufresne : Oui, je sais. Mais j’ai installé un monnayeur pour distribuer des jetons. Ça évitera les monopoles sur la machine. (Rires !) Aujourd’hui j’ai les locaux dont j’ai longtemps rêvé avec une surface totale cinq fois plus grande que précédemment.
Je souhaite que nos participants se sentent dans un endroit confortable et qui respire la technique à 200 %. Ce centre appartient à une nouvelle race de centres de formation. Comme chez Google, ici on travaille mais on peut s’amuser aussi.
SLU : Combien y a-t-il de salles de formation maintenant ici ?
Olivier Dufresne : Je peux en ouvrir jusqu’à huit simultanément. Cela me permet d’organiser une formation dès que 2 ou 3 personnes en formulent la demande suivant un programme à la carte en parallèle du planning annuel.
Après l’effort le réconfort d’une partie de jeu vidéo sur borne d’arcade vintage. Le top
SLU : Les formateurs, quelques-uns sont aussi journalistes pour SoundLightUp, sont tous des gens de terrain ?
Olivier Dufresne : Oui, ils sont tous des professionnels pointus dans leur domaine, des gens de terrain indépendants. Ils sont capables de donner les meilleures armes possible à nos stagiaires. Je gère un peu le groupe comme un collectif.
SLU : Vous avez déjà lancé une série de formations sur la GrandMA3 ?
Olivier Dufresne : Etant agréés par Axente (distributeur de GrandMA en France) comme centre de formation sur le nouveau soft, Tristan Szylobryt, notre formateur de référence dans ce domaine, bénéficie d’un accès privilégié à ces nouvelles consoles. Cependant, les formations ne démarreront pas avant septembre 2019, la version finale du soft étant officiellement prévue pour l’été prochain.
SLU : Comment anticipes-tu les formations ?
Olivier Dufresne : S’intéresser aux technologies futures est pour moi primordial afin de préparer le catalogue de formation en T+2. Aujourd’hui c’est important que des centres de formation existent pour que les nouveaux utilisateurs puissent apprendre à se servir des outils facilement. Ça leur fait gagner du temps et de l’énergie.
Et c’est également important pour les marques d’éviter un bouche-à-oreille négatif en facilitant cette prise en main. Ce système constitue alors une sorte de locomotive pour développer la réputation des produits.
Pour ma part, je mets un point d’honneur à partager les nouvelles tendances du marché en matière d’équipement avec nos participants. En parallèle des marques les plus installées il existe d’ailleurs plein de nouveaux produits et de nouvelles technologies moins connus que nous mettons en valeur. Cela permet de ne pas être pris au dépourvu en cas de confrontation à ces produits mais également de pouvoir répondre à des budgets différents.
Un autre rôle important de debug nous est assigné par la force des choses car nous utilisons souvent des versions Beta. Cela permet d’être en avance sur les fonctionnalités du logiciel mais également de faire remonter l’info auprès des fabricants pour récupérer des correctifs. Le temps de formation est un bon moment pour cette étape tout simplement parce que nous avons le temps de le faire.
C’est aussi dans notre ADN d’essayer de confronter nos stagiaires à de véritables problèmes de terrain afin qu’ils ne soient pas démunis en situation. Réfléchir sur des pannes éventuelles est un de nos axes de formation afin de savoir réagir de manière adéquate.
SLU : Vous organisez toujours des nocturnes le jeudi
Olivier Dufresne : Oui, bien sûr. C’est le jour où les gens peuvent rester aussi tard qu’ils le souhaitent. Le but étant de leur permettre de discuter entre eux, parler de leurs projets personnels ou encore aborder des sujets importants qui sortent du cadre de leur formation. On peut aussi organiser des rencontres surprises à cette occasion comme des démos de produits en rapport avec les formations en cours. Les nocturnes peuvent également être une occasion de rencontre avec un éventuel futur employeur.
L’organisme est certifié Veritas. Un niveau de qualité qu’Oliverdy doit maintenir aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du centre.
SLU : As-tu fait des prévisions par rapport à l’évolution de l’activité ?
Olivier Dufresne : Nous sommes désormais demandés en régions, c’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai créé la tournée “Oliverdy Tour” car il me semblait important de pouvoir rencontrer aussi ceux qui n’ont pas la possibilité de venir ici.
On s’installe alors dans des lieux culturels comme des théâtres. Nous apportons notre propre matériel informatique, du mobilier transportable si besoin et louons le hardware, des consoles par exemple, aux prestataires de la région. Ça permet d’éviter le traditionnel hangar de prestataire sans chauffage et assis sur des flight cases (rire). Étant estampillé Veritas, c’est important pour moi de conserver à l’extérieur une qualité d’accueil équivalente à celle du centre.
SLU : Quelle est la dernière formation qui a bénéficié de cette itinérance ?
Olivier Dufresne : Une formation Modulo a été organisée à Montpellier. À partir de 4 à 5 inscrits, nous sommes en mesure de nous exporter partout en France métropolitaine.
SLU : Combien de jours par mois le centre est-il en fonctionnement ?
Olivier Dufresne : Depuis qu’Isabelle est arrivée pour s’occuper de l’administration du centre, une salle au moins est en fonctionnement chaque jour et cela peut monter jusqu’à trois simultanément. Les seuls moments où l’activité est réduite sont les périodes de salon.
SLU : Tu disposes de petits bureaux réservés à l’incubation de projets au premier étage. Ils sont réservés à qui ?
Olivier Dufresne : Ce système est réservé aux formateurs et ils ont accès à du matériel de pointe, quand il est disponible, pour développer leurs projets personnels.
SLU : Aujourd’hui on voit fleurir les tutoriels gratuits sur YouTube. Des particuliers s’enregistrent eux-mêmes pour partager leur expérience. Comment Oliverdy se démarque-t-il par rapport à cette tendance ?
Olivier Dufresne : Pour moi, le problème des tutoriels sur YouTube c’est qu’ils ne sont pas toujours construits. Le youtubeur va avancer dans son cheminement. Éventuellement se tromper, revenir en arrière, etc. Ce genre de chose est, à mon sens, une erreur quand on est formateur car la personne qui cherche à apprendre de manière rapide et efficace va perdre du temps.
D’autre part, ils ne maîtrisent pas forcément le vocabulaire du logiciel. Chaque étape doit pour moi être nommée précisément et non pas avec des pantonymes du style “trucs, machins, bidule”. Cependant, cette nouvelle tendance a une importance dans le sens où elle permet aux intéressés de se rendre compte si le logiciel leur plaît ou non.
Chaque détail compte et respire la technique jusque dans les bureaux soutenus par des ponts.
SLU : Comment travaillez-vous avec les formateurs pour préparer les sujets ?
Olivier Dufresne : J’ai tout un process de recrutement. Quand je repère un produit qui a de l’avenir, je cherche un formateur et je le trouve souvent sur recommandation. Je vais ensuite travailler avec lui pour affiner son programme et lui donner des conseils en matière de pédagogie.
C’est un process que beaucoup de centres hélas n’appliquent pas, au détriment de la qualité des formations. Je ne veux même pas parler de ceux qui cherchent uniquement à profiter du juteux business de 2 milliards d’euros de subventions allouées à la formation.
L’idée générale est d’apporter une solution efficace aux participants qui leur permet d’évoluer, de leur donner envie de revenir pour un autre besoin de formation et aussi d’en parler autour d’eux. En général, ma recette fonctionne car pour la plupart, ils reviennent suivre une deuxième formation.
SLU : Est-ce que tu as des retours de satisfaction des participants dans le cadre de la certification Veritas ?
Olivier Dufresne : Oui, nous leur faisons remplir un questionnaire de satisfaction à chaud que l’on consulte ensuite avec le formateur pour comprendre chaque appréciation ou note. Ce sont en général de bonnes notes mais, si besoin, cela nous permet de réajuster les formations à venir. Il y a aussi tous ceux qui laissent un petit mot sur le livre d’or et en général c’est plutôt sympa voire parfois très personnel. Je trouve ça super-mignon.
Facebook me permet aussi de suivre ceux qui sont passés par chez nous. Ils nous donnent des nouvelles, nous envoient des photos, nous invitent à des spectacles. Tout ceci crée du lien d’autant plus que pour beaucoup, les formations sont des moments qui constituent un véritable changement de cap.
SLU : Est-ce que les techniciens formés chez Oliverdy peuvent valoriser ces formations sur le marché ?
Olivier Dufresne : Oui, sur certaines formations. D’autant plus que c’est un moment où ils peuvent comparer leur salaire et même parfois avec celui des formateurs. Cela dit, ce n’est pas à nous, centre de formation de faire les grilles tarifaires. Aujourd’hui quand tu es technicien, tu as plusieurs casquettes.
L’imprimante 3D et ses matières premières permettent aux participants de tester leur mapping sur de véritables objets.
Il faut savoir faire de l’autopromotion via les réseaux sociaux pour que l’on puisse vérifier ce que tu fais, comment tu te comportes, si tu travailles pour le concurrent, etc. Par la force des choses tu as déjà la casquette d’un entrepreneur, d’un commercial et d’un comptable. En soi c’est donc naturel que les intermittents tendent à normaliser leurs tarifs et leurs modalités d’embauche.
SLU : C’est quoi la limite d’Oliverdy ?
Olivier Dufresne : C’est quand Isa me dit stop (rire) sinon je ne m’arrête pas. J’ai toujours la motivation et je cherche constamment les nouvelles tendances. Je pense plutôt à une limite en termes de temps et d’énergie.
Ce qu’en pensent les formateurs
Wanted! Recherche formateur ou formatrice avec de l’humour et une grosse envie de partager ses connaissances.
Quatre des 22 formateurs sont présents le jour de notre visite, Tristan Szylobryt, Fabrice Gosnet, Marco Saby et Fred Bonhomme. Alors forcément nous en profitons.
SLU : Pourquoi travaillez-vous avec Oliverdy ?
Fabrice Gosnet, formateur réseau chez Oliverdy comme l’indique son gilet.
Fabrice Gosnet, formateur réseaux :
Il y a de plus en plus d’administrateurs réseaux dans le secteur car les pupitreurs n’ont plus le temps de s’en charger. Ce nouveau poste a donc tendance à se développer. La demande étant grandissante, j’ai proposé mes services à Olivier et l’essai s’est transformé en un rythme de cinq formations par an.
L’administration réseau a pris une place grandissante, c’est un peu l’épine dorsale des projets à mon sens et il y a un besoin d’avoir une personne qui chapote tout le système. Côté logiciel, je n’utilise que de l’Open Source pour que les participants puissent recommencer les exercices chez eux et côté hardware, Luminex est un gros Sponsor, Axente nous prête du Switch MA et du node ELC et Dimatec, du Swisson, du Enttec ainsi que du Ghost.
Marco Saby, également formateur réseau.
Marco Saby, formateur réseau :
Je suis toujours éclairagiste/pupitreur mais j’ai ajouté une corde à mon arc car on me contacte maintenant pour vérifier la faisabilité du ou des réseaux mis en place. Cela permet à une tournée de partir sans problème et c’est ce que j’aime faire. Cela concerne d’ailleurs près de 45 % de mon activité actuellement.
Le choix de rejoindre Oliverdy s’est fait sur leur réputation de sérieux. C’est un endroit qui fait passer les participants avant le bénéfice. Et c’est ce qui me plaît, en plus d’une ambiance sympa. On sait faire la fête parfois mais il n’y a pas de débordement et pour ma part j’ai aussi découvert des choses que je ne connaissais pas du tout, par exemple Smode m’a donné envie d’en savoir plus sur son fonctionnement. Les rencontres du jeudi soir sont assez formidables pour ça.
Fred Bonhomme, formateur WatchOut :
Je suis en train de monter ma structure et Oliverdy cherchait des formateurs sur Watch Out. Pour l’avoir utilisé pendant 10 ans, j’avais déjà eu une expérience de formateur et je me suis dit que ça pourrait être sympa de rejoindre l’équipe.
Etant un professionnel de terrain, je m’occupe d’installations un peu complexes en proposant des études de A à Z. Watch Out est un peu une boîte à outils. On arrive toujours à faire ce qu’on veut faire mais il y a plusieurs chemins et c’est ce que j’essaye d’enseigner ici.
Tristan Szylobryt, formateur sur GrandMA (3 !)
Pour ma part, j’étais déjà formateur pour d’autres centres qui proposaient de regrouper des gens de tous niveaux. Ce qui m’a plu chez Oliverdy c’est cette volonté de se démarquer en proposant une formation de type perfectionnement. Ça m’a permis d’aller beaucoup plus loin dans mon programme et de traiter de questions assez techniques et destinées à des infrastructures complexes.
Ensemble nous avons décidé qu’il était important qu’il n’y ait pas plus d’une personne par poste 3D Wysiwyg GrandMA 3D voire Vector pour certains. Nous avons également la possibilité de parler du réseau qui vient autour de la console.
Ça permet de développer notre axe pédagogique vers les objectifs concrets des participants et non pas uniquement autour de l’outil. Dans un autre registre, Olivier m’a beaucoup apporté en ce qui concerne la pédagogie et la gestion d’un groupe sur plusieurs semaines. Il y a un cadre à cette organisation et j’apprécie.
SLU : Tristan, est-ce que tu assures tout de même des formations pour les débutants ?
Tristan Szylobryt : En plus d’une formation de perfectionnement par an, destinée à des personnes qui sont déjà opérateurs, nous proposons également une formation intermédiaire dite de renforcement ainsi qu’une initiation pour répondre à la demande qui est importante. Cette dernière se fait également directement sur la GrandMA.
SLU : Et les nouveaux locaux, vous aimez ?
Tristan Szylobryt : Il y a beaucoup de place, et c’est important pour les formations sur consoles. Il y a aussi des moyens de communication de base en vidéo ce qui est pratique. Tout est à proximité, ce qui permet d’éviter des allers-retours pour la pause déjeuner pour rester concentrés dans la formation, ce qui est parfois difficile à gérer quand on est chez un prestataire un peu excentré. Les horaires peuvent déborder si besoin et la nocturne en est un bon exemple. Mais surtout, c’est un véritable lieu d’échange entre les participants, propice pour développer son réseau de contacts.
Fred Bonhomme : J’ai déjà fait de la formation dans d’autres lieux et je trouve que c’est vraiment appréciable d’avoir du matériel dédié à la formation.
Fabrice Gosnet : il y a de la place et c’est convivial.
Pour conclure
Un lieu innovant qui évolue en fonction des envies et des besoins de chacun. Une belle synthèse tout en restant fidèle à une exigence en termes de contenu. Comme le décrit Olivier, il faut que les professionnels passés par le centre soient surarmés pour affronter la réalité du quotidien et donner une autre orientation à leur carrière.
Une très bonne formule qui affirme une position bien en vue dans le catalogue des centres de formation et dont l’investissement effectué dans ce nouvel environnement de travail en termes d’espace et de moyens de formation permet d’élargir le champ des sujets enseignés. Bravo.
Plus d’information sur le site Oliverdy, sur leur page facebook et sur SLU : Oliverdy passe en mode certifié
Ce contenu a été publié dans Actualité, Home-Actu par Allison Cussigh. 14 janvier 2019
Plus d’infos sur le site Oliverdy